Tout n’est qu’illusion qui nous tient debout.
CHRONIQUES
Dominique Sotiras
11/17/2025


Tout n’est qu’illusion qui nous tient debout.
Il y a des jours où nous nous réveillons avec la sensation étrange que tout ce qui nous entoure a été déguisé en beauté pour mieux nous hypnotiser.
Des promesses partout, des effets d’annonce et au milieu, nous, avec les yeux brillants parce que nous adorons croire que le monde est un incubateur à miracles.
Certains lissent les mots comme d’autres sortent des lapins d’un chapeau de magicien.
On nous parle d’avenir, de progrès, de sécurité, d’espoir.
Tout sonne juste, précisément parce que c’est conçu pour.
La politique, c’est l’endroit où la linguistique rencontre l’illusion.
Chaque terme est choisi comme une pièce de monnaie brillante qu’on agite pour attirer ou pour distraire.
Faire carrière n’a plus de sens aujourd’hui, sauf pour quelques-uns.
Une carrière s’avère être un jeu de société très long, qui se rallonge avec le temps et qui a été inventé par quelques têtes bien-pensantes.
Le mode d’emploi en est simple : tu tires une carte "Responsabilités" et la case suivante s’appelle "Charge mentale".
Le principe est de monter, progresser, s’accomplir au profit d’une entreprise qui en réalité nous missionne à faire du surplace sur l’échelle de l’ascension sociale.
Le domaine où l’illusion est la plus coriace c’est la relation amoureuse.
C’est le métier à tisser des histoires fantaisistes.
Un regard, un ressenti et hop on se projette, on interprète, on enjolive.
Nous collons de jolies étiquettes pailletées : âme sœur, âme jumelle, alter ego... et nous mettons des filtres sur des situations qui devraient nous alerter.
Nous nous fabriquons des hologrammes brillants, cohérents au début.
Nous découvrons trop tard que l’amour nous rend malléables, parce qu’on grandit dans un décor où le couple est présenté comme la destination finale.
La chute est rude quand la supercherie se révèle.
Nous réalisons que nous sommes tombés amoureux d’un rôle, ou pire : d’un piège que nous nous sommes tendus pour ne pas affronter la solitude, pour appartenir à une tribu, pour se sentir choisi.
Mais rien ne remplace le regard lucide que l’on pose sur soi.
Celui qui construit l’estime, pas l’illusion.
Ne rien avoir, ne rien posséder, ne pas être reconnu, ne pas être aimé… nous propulse dans une quête de sens.
Le développement personnel ou la religion abondent dans ce sens.
Et hop ! nous voilà à la recherche d’un guide, d’un rite, d’une méthode…
L’humain a besoin d’intégrer une communauté qui nomme l’invisible, met des mots sur l’indicible et balise le chemin des âmes qui se sentent perdues.
C’est là que naissent les illusions spirituelles : on transforme nos espoirs en signes, nos fantômes en révélations, nos peurs deviennent des dogmes.
Les illusions prospèrent grâce aux mots.
Pas ceux que l’on dit mais ceux qui nous sont suggérés.
La rhétorique convainc, manipule sans jamais frapper.
Le langage est une machine à rêves… mais aussi une machine qui embrouille le cerveau.
Ceux qui en maîtrisent les codes peuvent réécrire le réel en douce en complexifiant son accessibilité.
Et alors ?
Alors rien de tragique : l’illusion n’est pas l’ennemie.
Elle est la somme des circonstances qui se cumulent et qui composent notre quotidien.
Une mise en bouche.
Un test pour acquérir du discernement.
Le tout est de savoir quand fermer le livre des promesses illusoires pour enfin allumer la lumière.
Demain, j’affinerai, retaillerai, recouperai, réinventerai un monde avec des mots pour purger mes maux comme toujours.
Parce que ma vérité n’est pas un cadeau : c’est un texte que j’écris et je le réécrirai plus tard jusqu’à ce qu’il respire par lui-même.
Lisez entre les lignes pour connaitre l’envers de l’illusion que je vous sers en cet instant !
Etheyas Soeren,
Chronique d’une femme qui reprend sa voix
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